Le monde de Word, Excel et Powerpoint est-il en train de changer ? Est ce que les utilisateurs vont-ils enfin employer le terme « traitement de texte » au lieu de « Word » pour parler du logiciel qu’ils utilisent pour leurs documents ?
Depuis quelques temps, des alternatives à la suite Office de Microsoft font parler d’eux :
- On entend parler d’OpenOffice : à travers une enquête sur le site Journaldunet pour identifier des personnes / structures qui ont migrées vers OpenOffice ; à travers une interview de la responsable francophone du projet ; à travers différents articles d’astuces sur les logiciels composants OpenOffice sur des grands sites web informatiques.
- On entend aussi parler de Google Apps, c’est plus orientée entreprise ; à travers l’annonce du support de Cap Gemini de cette solution ; à travers son insertion du nouveau module Présentation.
- Dernièrement, une nouvelle suite, Lotus Symphony de l’éditeur IBM, à travers l’annonce de sa sortie en version gratuite (et bêta et en anglais).
- On parle toujours de la suite Office aussi. Mais plutôt à travers le prisme de ces nouvelles alternatives, ou bien pour dénoncer l’une des « vaches à lait » de l’éditeur.
Loin de moi de vouloir déterminer quelle est la meilleure solution. L’interrogation est plutôt : Est-ce que ces nouvelles suites vont changer la donne de manière importante ? Ou bien profite-t-elle du vent « format ouvert » qui souffle sur le monde de la bureautique ?
Ce mouvement ne serait pas que médiatique et ne serait-il pas « déclenché » par le fait que l’administration européen et consorts se sont dits : tiens! Il faut penser à l’inter-opérabilité des formats des documents numériques ? Donc on va utiliser un format normalisé.
Et pourtant, après quelques tests préliminaires, un même document (un peu élaboré, entête, tableaux, images) sous OpenOffice ne s’affiche pas de la même manière sous Lotus Symphony. Bon, c’est vrai que Symphony a été développé avant l’annonce d’IBM de participer activement dans OpenOffice… Néanmoins, j’espère que l’on n’aura pas plusieurs niveaux de « compatibilité » des documents normalisés. Si le document est simple : OK, sinon il vaut mieux utiliser le logiciel d’origine qui a servit à la création. (Cela me fait penser au langage SQL…)
Pour revenir à ce flot de concurrents d’Office, Microsoft prend l’affaire aux sérieux, avec son offre étudiant de la version complète d’Office pour quelques dizaines de deniers (au lieu de centaines), histoire que les futures générations de travailleurs continuent à parler de Word pour désigner le logiciel servant à faire le traitement de texte.
Ce qui est sûr : l’utilisateur dispose de plus de choix pour sa suite bureautique, du gratuit au payant, du local sur son poste à la version hébergée. Et c’est une bonne chose, chacun devrait trouver la solution qui lui convient en fonction de son utilisation. Selon moi, il ne devrait pas y avoir une grande révolution du coté de la bureautique, mais plutôt un ajustement des utilisateurs concernant la suite qu’ils utiliseront par rapport à leurs besoins.
Quant au format de documents utilisés, normalisés ou non, difficile à prédire. Si on regarde aujourd’hui, pour le document « à transmettre » à un tiers par mail, le PDF est la norme (dans le monde de l’entreprise), et pour le document qui doit rester éditable, les formats Office pré-2007 (.doc, .xls, etc.) sont les standards (de fait).
Difficile de trouver par mail des échanges de documents en ODF (format OpenOffice) ou DOCX (format OpenXML – Word 2007), et je ne crois pas que les entreprises ou même les particuliers vont envoyer leurs documents vers ses nouveaux formats à leurs correspondants. En effet, ils ne connaissent pas forcément leurs suites utilisées, ils savent qu’ils ont Word / Excel comme tout le monde…
D’ailleurs un point commun à toutes ces suites, c’est la lecture et l’écriture des documents .doc, .xls, .ppt… Ces formats pré-2007 ont le seul défaut de ne pas être normalisés par un organisme officiel…
Pour conclure, ce mouvement de suite bureautique est bien là, la suite MS Office (va) perd(re) du terrain sur sa part de marché, mais coté format, le format « pré-2007 » risque de rester longtemps sur le marché.