Expérience : L’informatique au Sénégal

Récemment, j’ai fait mon deuxième voyage au Sénégal, en pleine brousse à Ndiaganiao, un ‘village’ de 50 000 habitants répartis sur plusieurs kilomètres carrés, je séjournais dans un quartier (Nandiague) où tout le monde se connaît. Lors de mon premier voyage, à cause de mon « statut » d’informaticien, j’avais aidé à résoudre certains problèmes avec les ordinateurs dans le quartier. Pour ce deuxième voyage, j’ai été à nouveau sollicité pour des ‘problèmes’ d’ordinateurs.

Aussi, j’en profite pour vous faire un petit retour terrain de l’informatique dans ce village.

Coté matériel, il faut dire que c’est un peu comme pour les voitures. Au Sénégal, on croise très souvent des Peugeot 504, voir même quelques Citroën 2CV… Coté ordinateur, on ‘croise’ souvent des Pentium II, et régulièrement des Pentium (tout court). De temps en temps on tombe sur un Pentium III, et j’ai tout de même vu un seul Pentium IV.

Au niveau de la mémoire ce n’est pas énorme aussi, les ordinateurs ne dépassent pas 256 Mo de RAM. Et malheureusement, le système d’exploitation le plus courant est Windows XP assorti d’Office 2003. Donc avec aussi peu de mémoire, un processeur peu véloce, et le dernier (avant dernier avec Vista) Windows, les ordinateurs locaux ne sont pas des bêtes de courses.

Coté utilisation de l’ordinateur, c’est plutôt orienté bureautique très basique. L’ordinateur est aussi utilisé comme un outil de communication (les mails sont préparés sur un ordinateur pas connecté, puis envoyés depuis un cybercafé de Mbour (ville située à 30 km) C’est le collège / lycée du village qui utilise le plus l’outil informatique, car il vient de se doter d’un logiciel de gestion des élèves et des notes de compositions (examens), entièrement fait en VBA / Access.

Les tâches que l’on m’a demandé de faire ont été relativement simples, allant d’une imprimante ne voulant pas imprimer car les propriétés de l’imprimante la plaçait hors-ligne, à un partage Windows qui ne marchait plus à cause de l’activation du firewall Windows du poste distant, en passant par la création de modèle de document Excel pour gérer des listes simples devant être triées alphabétiquement.

Il y a néanmoins un problème récurrent (3 fois en une semaine) que j’ai eu à traiter, avec toujours la même solution : « une grande inspiration suivie d’une expiration savamment dirigée ». En effet, on m’a sollicité pour des problèmes de périphériques ne fonctionnant plus (imprimantes et souris). La solution était de débrancher la connectique, et souffler dessus afin d’évacuer la poussière, et rebrancher. Ah, j’ai oublié de vous dire qu’à Ndiaganiao, il y a une seule route goudronnée, le reste c’est du sable, et il n’y a pas de fenêtres ‘en verre’ dans les bâtiments, seulement des fenêtres avec, soit des moustiquaires, soit des simples volets (de type vénitiens). Donc la poussière n’a pas trop de mal à entrer dans les bâtiments.

Pour conclure, je dirais que le niveau d’informatique est assez bas, car les gens se forment seuls à l’ordinateur. Mais ce j’ai pu ressentir auprès de ces utilisateurs, c’est une envie de savoir utiliser un ordinateur, de continuer à apprendre. J’ai aimé leur donner des conseils, et les aider à résoudre les problèmes. Ceci est une très bonne expérience.