L’appellation Web 2.0 n’est plus à présenter, mais ne faudrait-il pas aussi ajouter une appellation « navigateur 2.0 » ? Depuis le succès de Firefox face à Internet Explorer, et depuis justement le Web 2.0, on observe que le navigateur Web est devenu un élément central de l’utilisation informatique. AOL, et maintenant Apple l’ont compris. AOL vient de faire renaitre Netscape Navigator, browser des débuts de l’Internet, et Apple vient de sortir la version Windows de son navigateur Safari.
Il y a quelques petites années, seul Internet Explorer régnait en maitre sur la navigation Web, après que Microsoft ait effectué son virage Internet et ‘ecrasé’ Netscape Navigateur en livrant Internet Explorer avec Windows. Mais la donne a changé. Firefox a ouvert la voie avec sa version 1.0. Il a montré qu’un navigateur doit permettre bien sûr de surfer sur Internet, mais en suivant l’évolution de son utilisation par les internautes.
En effet, Internet des années 2000 n’est plus le même que l’Internet des années 2005, le Web 2.0 en est le résultat. Et l’évolution ne s’arrêtera pas (peut-être même jamais).
Le panorama des navigateurs sur environnement Windows donnait, il y a quelques temps : Internet Explorer, Firefox et Opéra. Maintenant il s’est ajouté Netscape Navigator 9, et à coup d’annonce marketing, la version béta de Safari, le navigateur venant du monde d’Apple et revendiquant 1 million de téléchargement (pour la version Windows).
Le développeur Web va avoir du mal à s’assurer que ses pages Web s’affichent correctement dans ces navigateurs ? Normalement, pas trop de soucis à se faire, les normes du W3C sont là, et le navigateur a franchi une étape de son évolution avec le Web 2.0.
Le terme de « navigateur 2.0 » pourrait donc s’appliquer aux navigateurs d’aujourd’hui, qui servent d’environnement d’exécution d’application à part entière. Le navigateur est ainsi devenu une nouvelle « couche » au dessus du système d’exploitation. Cette couche simplifie l’utilisation de l’outil informatique par ces nouveaux utilisateurs qui n’ont besoin que de consulter leurs emails, voir/éditer quelques documents bureautiques et consommer de l’information sur le Web.
Pour revenir sur un langage plus technique, l’AJAX, les technologiques de clients riches (Flex, etc.) permettent de faire des applications conviviales, autonomes mais surtout suffisantes en terme de fonctionnalités pour les utilisateurs aujourd’hui. De plus la tendance va vers des applications pouvant fonctionner en mode connecté et déconnecté.
Ces applications Web 2.0 viennent ainsi « masquer » et simplifier l’ordinateur pour les nouveaux utilisateurs de l’Internet. Ces derniers n’ayant qu’une connaissance très partielle de l’ordinateur. En effet seul « Internet » a été vulgarisé depuis les années 2000, et non l’ordinateur, le système d’exploitation, etc.
Google l’a bien compris, devenant le premier fournisseur au monde d’applications pour navigateurs. Avec un compte Google, on peut par exemple, consulter ses emails, communiquer par messagerie instantanée, éditer ses documents Word ou Excel, voir (et bientôt éditer) ses documents Powerpoint, gérer ses photos prises avec son appareil numériques, gérer ses propres flux d’actualités, etc., etc., etc.
Le tout sans « réellement » devoir maitriser le système d’exploitation dessous. Tout devient possible avec son navigateur et les applications « en ligne ». Les onglets du navigateur deviennent ainsi la « barre des tâches » des applications lancées. On pourrait même masquer la vraie barre des tâches de Windows ou Linux.
On peut même supposer que l’engouement vers les postes Linux provient qu’il n’est plus nécessaire d’utiliser un système d’exploitation « payant » alors que l’open source fournit la même chose : un environnement permettant d’avoir un navigateur Web : dernière couche de l’ordinateur.
Et donc, Apple ou AOL dans une moindre mesure, ont compris que le ‘rôle’ du navigateur est une des clés de l’avenir de l’informatique online.
On peut le voir aussi à travers les types d’intégration applications online / navigateur (par exemple les barres d’outils spécifiques, l’intégration des moteurs de recherches, etc.) pour les offres d’applications en ligne (qui sont l’un des principes des sociétés Web 2.0).
Pour conclure et sans s’étendre davantage, le navigateur est devenu le moyen d’accès principal des internautes pour leurs utilisations de l’informatique. Il est bien normal que les éditeurs en soient conscients et veillent à avoir une part de marché… tant que le Web 2.0 ne sera pas remplacé par une nouvelle version.
[Quelques pointeurs]